top of page
thdza.jpg

MARC RIBOUD

LA JEUNE FILLE À LA FLEUR

TÉMOIGNAGE D'UNE JEUNESSE DES ANNÉES 70 EN IMAGE

Laisser la parole à la jeunesse des années 70, c’est le choix qu’une multitude d’artistes ont fait. Période de revendications fortes, le passé devait être remplacé par des voix jeunes et pacifistes.

 

La Jeune fille à la fleur est une photographie en noir et blanc prise en 1967 par Marc Riboud durant la manifestation contre la guerre du Vietnam à Washington. Photographe pour l’agence Magnum, Riboud est un acteur de terrain, il regarde le monde, souhaite le comprendre et en donner sa vision. C’est dans cette optique qu’il se rend à la marche pour la paix, à Washington en octobre 67, dont la majorité des manifestants sont de jeunes américains. Parmi ses photographies, il capture une femme offrant une fleur aux soldats. Même femme qui plus tard jettera la fleur aux pieds des hommes armés afin de leur lancer un défi : “aucun de vous n’aura le courage de ramasser une fleur”. C’est alors dans cette photographie, l’arme douce qui domine, la transcription du mouvement flower power en une image. La fleur au centre des considérations. 

​

​

Photographe libre, Marc Riboud, suit l’actualité de près en voyageant beaucoup. Période où la guerre est présente : guerre du Vietnam, Bangladesh, moyen orient, c’est un photographe de la génération marquée par la violence. Ancien résistant durant 39/45, il prône l’humanisme, principe qu’il retranscrit dans ses photographies. Il adopte un regard pacifiste et dénonce les horreurs de la guerre. Après avoir suivi la guerre du Vietnam à même le terrain, Riboud se rend aux états-unis pour la suivre, mais cette fois-ci, hors des zones de combat. C’est une marche qui réunie plus de 100 000 personnes, en direction du Pentagone. Marche où la population dominante se trouve être la jeunesse, jeunesse synonyme de futur. L’année 67 est une année importante pour l’opinion publique, et ce, notamment aux États-Unis : protestations contre la guerre du Vietnam, émergence du mouvement hippie et enfin changement radical de la société. Ainsi cette manifestation oppose le Pentagone : symbole de puissance armée et jeunesse : symbole d’un futur paisible. 

thdzax (1).jpg
thazdmk.jpg
th^zeg.jpg

À cette même époque, les artistes font le choix de laisser la parole à la jeunesse. Marc Riboud, en fait de même et ce notamment avec cette photographie, photographie qui oppose la fleur à la baïonnette. Cette œuvre résume parfaitement le contexte historique des années 70. Le mouvement Flower Power à même la main de la jeune femme, et dans les imprimés de sa chemise. Cette photographie oppose le mouvement de la jeunesse à la réalité des années 70 : période de guerre froide. L’image que nous propose Riboud est une opposition frontale, une guerre ouverte entre le flower power et les militaires. Elle représente un véritable symbole pour la jeunesse libre, en transmettant un message : le duel humain/ machine, courage/force, futur/passé. Grâce à son cadrage, l’artiste émet un choix politique fort. Il choisit de se positionner du côté de la fragilité. La photographie est un véritable témoignage d’une utopie réalisable : celui de la paix à conquérir. De plus c’est un arrêt dans le temps, témoignage de l’instant présent qui a pour but de nous ramener aux fondamentaux de l’humain. On y trouve également une dimension pédagogique. La femme présente sur la photographie représente la jeunesse des années 70 et résume parfaitement l’histoire de ces mêmes années. C’est un visage net, neutre face à des soldats dénués d’identités, leur visage à peine percevable. Ils sont déshumanisés, comparable à de véritable machines de guerre. Enfin la photographie offre un double regard : dans un premier temps on y trouve la factualité des événements de l’époque et dans un second temps la construction sur ces mêmes factualités des valeurs symboliques. Cette photographie met en avant des codes internationaux et intemporels, elle fait preuve d’une considération universelle, celle de la paix et du partage. Ainsi même au XXIe siècle, cette œuvre du photographe Marc Riboud reste toujours d’actualité. Nombreux sont encore les conflits qui jonchent notre planète bleue. De plus la technologie et la facilité d’accès aux informations, permet à nos générations d’avoir accès à ce genre de témoignage des temps passé. Les revendications restant à peu près les mêmes, il est facile pour le spectateur de se retrouver dans cette photo.  La photo faisant ainsi office d’arme d’émancipation. 

​

​

​

​

​

ORIANE BEY

bottom of page